Intéressée par les méthodes de classification, Geneviève Chevalier se penche sur deux cas, la ménagerie et l’herbier, issus des efforts contradictoires chez les scientifiques à comprendre les mondes animal et végétal. Ces institutions datant des temps de la colonisation montrent que la nature est bien affaire de culture, mais aussi d’emprise sur le monde. Pour Sylvain Campeau, qui commente consciencieusement trois installations vidéo de l’artiste, Geneviève Chevalier « permet de mesurer l’état des lieux en ce début de 21e siècle ». « Le terme "mirement", écrit-il, ne pouvait être mieux choisi. Il provient du monde de la marine et désigne un effet de réfraction qui fait voir un objet plus élevé qu’il ne l’est en réalité. La joie de la connaissance se mâtine ainsi d’une certaine déploration. On se désole autant de voir les fondements historiques et colonialistes de cette acquisition que de constater combien ils servent aujourd’hui à mesurer la perte d’habitats naturels. »